|
|
|
|
|
|
L'exposition / the exhibition
|
|
The Valley
Musée de L'Abbaye, Donations Guy Bardone / René Genis, Saint-Claude
Commissariat/ curator : Valérie Pugin
24/10/2009 ›› 28/02/2010
|
Pour son exposition personnelle au musée de l’Abbaye / donations Guy Bardone – René Genis de Saint-Claude (Jura), le photographe et vidéaste Rémy Marlot présente trois séries photographiques et une vidéo, autour des thèmes du paysage et de la vallée, en résonance avec le lieu. L’exposition intitulée The Valley, du nom de la série inédite que Rémy Marlot a choisi de développer pour le musée se déroule en trois volets autour de thèmes chers à l'artiste. Au delà de l'architecture, du paysage, de l’ornement architectural ou végétal qui apparaissent comme des motifs récurrents dans le travail de Rémy Marlot et qui se déclinent au gré des séries photographiques, il s’agit avant tout d'un travail sur la lumière.
Captant la magie de la lumière à l’instant où elle rend le réel surnaturel dans les séries Saint–Claude et The Valley, utilisant le contre–jour, qui vient découper les éléments architecturaux de la cathédrale de Cologne dans la série des Black Churches, Rémy Marlot porte au regard du spectateur une vision radicale de son sujet. La montagne de Saint–Claude prend un aspect irréel, tandis que les imposants monochromes des Black churches transfigurent les façades de la cathédrale de Cologne en un objet pictural abstrait, aussi inquiétant que fascinant.
L’exposition débute par la série Black churches, dont 4 tirages de format 160 x 120 cm, représentant la cathédrale octocentenaire de Cologne sous un jour inattendu, répondent à l’histoire–même du musée et son passé religieux. Édifié sur les fondations de l’abbaye qui fut à l’origine–même de la ville de Saint–Claude, situé sur la place de la cathédrale, le musée est en effet chargé d’un passé spirituel très présent dans le lieu.
Cadrées de manière très serrée, les façades de la Cathédrale de Cologne prennent sous l’objectif de Rémy Marlot un aspect monochromatique bleu nuit qui est dû à la lumière du jour telle qu’elle a été captée par l’appareil photographique et qui n’est naturellement pas visible pour nos yeux. Le choix du contre–jour donne une atmosphère nocturne au sujet, il intensifie les contrastes et sculpte chaque détail de la façade ramenée à l’abstraction par la pureté et la profondeur de la couleur, la séquence des lignes et des ornements de pierre qui ponctuent chacun de ces grands monochromes. Le regard se raccroche ici et là à une pierre taillée, verdie par les mousses, la brisure de la ligne d’une corniche, ou une gargouille, animal fabuleux, gardien du Temps surgi de cette masse de pierre, de couleur.
La série The Valley répond à la situation géographique particulière de la ville et du musée, au fond de la vallée du Val de Bienne, enclavés dans les montagnes. Les 16 tirages de format 100 x 77 cm, montrés ensembles pour la première fois au musée de l’Abbaye, constituent lidée d’une vallée imaginaire à partir de vues parcellaires photographiées dans des lieux aussi variés que les bordures de la Forêt Noire, le massif du Morvan, la ville de Saint–Claude ou Paris. Pensée comme un puzzle, un assemblage de fragments de paysages naturels et urbains, The Valley développe, au travers d’une esthétique du délabrement et de l’envahissement de la cité par la nature, le mythe d’une cité perdue, désertée, abandonnée. Confrontant et confondant les notions de Nature et de Culture, les photographies de la série offrent l’image crépusculaire d’un monde en ruine, suspendu dans le temps comme si la vie avait quitté les lieux, renforcés par les ciels blancs et vides des images. Certains lieux, indatables évoquant une vision romantique du paysage, mais comme vidée de sa substance, le disputent à des vues très contemporaines et âpres, comme ces immeubles, peu à peu envahis par la verdure environnante.
The Valley, dans sa beauté crépusculaire, exprime, non seulement l’idée de la fin d’un monde, mais encore celle d’un après, dans cette étrange sensation d’apaisement.
L’exposition se poursuit par la série Saint–Claude, réalisée lors de la résidence de l’artiste en 2009. Elle déplie un panorama du paysage montagneux qui cerne la ville. Composée de 15 photographies de format 50 x 60 cm, dont 10 sont exposées au musée, face aux baies vitrées qui ouvrent une percée sur la montagne, cette série propose une vision globale du paysage, mis en miroir par le point de vue du spectateur, confronté en même temps à l’objet et à sa représentation. Les formats verticaux embrassent le paysage, mis à distance par la vallée d’où les photographies sont prises, en offrant un cadrage plus large qui permette de regarder la montagne dans son ensemble. Comme dépliée et mise à plat sur le mur, la présence massive et écrasante de la montagne est alors réduite à une échelle qui donne au spectateur la possibilité d’en saisir la totalité d’un seul regard.
Les couleurs éthérées des images, les brumes qui s’élèvent de la montagne et la lumière crue de l’hiver transforment le paysage en un monde aérien, léger, impalpable, d’une beauté irréelle qui invite à la rêverie et au ravissement contemplatif, autant qu’à la méditation face à la spiritualité du lieu.
Parallèlement aux séries photographiques, la vidéo Water, réalisée en 2009, est présentée en exclusivité au musée de l’Abbaye / donations Guy Bardone – René Genis. Elle reprend l’ambiance fantasmagorique et inquiétante des vidéos que Rémy Marlot réalise depuis 2002, sous une forme fictionnelle poétique. Cette oeuvre évoque, dans une approche contemporaine, les mythes des divinités et des esprits des Eaux. S’ouvrant sur le long plan–séquence ralenti d’une chute d’eau qui devient peu à peu hypnotique, Water met en scène une femme nue se baignant dans le cosmos avant de s’y dissoudre.
|
For his personal exhibition at Saint Claude's Musée de l'Abbaye donation Guy Bardone / René Genis, in Jura, the photographer and video director Rémy Marlot presents 3 photographic series and a video, around the subjects of the landscape and the valley, in echo with the place. Present on the French and European scene since about ten years, acquired by the French National Collection of Contemporary Art (FNAC) in 2008, Rémy Marlot has recently exposed his works at the gallery Studio Citta in Verona and in Germany, in the gallery Heike Strelow which dedicated him a personal exhibition this year.
The entitled exhibition "The Valley", of the name of the new series Rémy Marlot has chosen to develop for the Musée de l'Abbaye, takes place in three sections around subjects the artist particularly holds dear. Beyond architecture, landscape, architectural or vegetal ornament which appear as recurring motives in Rémy Marlot's photos and videos and declined through photographic series, his work deals above all with light. While capturing the magic of light at the moment when it turns the reality into supernatural in the series Saint Claude and The Valley, using backlighting, which comes to outline the architectural elements of the Cologne cathedral in the series of "Black Churches" Rémy Marlot brings to the spectator a radical vision of his chosen subject. Saint-Claude's mountain aquires an unreal aspect, whereas the impressive monochromes of the "Black Churches" transfigure the facades of the Cologne's cathedral in an abstract pictorial object, as disturbing as fascinating.
The exhibition begins with the series Black Churches. Four big night blue monochromes from the Black Churches' series, made in 2007, represent the Cologne cathedral's facades under an unexpected aspect, responding to the museum's history and its religious past. Built on the abbey's foundations, which the city of Saint-Claude originates in, located on the cathedral's place, the museum is still charged with a very strong spiritual past. Tightly framed, the facades take a monochromatic night blue colour due to the blacklighting that gives the pictures an unreal and mysterious night athmosphere, intensifying the contrasts and the depth of this stony mass. The series " The Valley " refers to the particular geographical location of Saint-Claude, at the bottom of the Val de Bienne's valley, surrounded by mountains. 16 pictures 100 x 77 cm sized, shown together for the first time in the Musée de l'Abbaye, constitute the idea of an imaginary valley, made from fragmented views photographed in places as varied as the borders of the Black Forest, the Morvan's massif, Saint Claude or Paris. Thought as a puzzle, an assembly of fragments from natural and urban landscapes, "The Valley" develops, through an aesthetics of the dilapidation and the overgrowth of the city by nature, the myth of a deserted city . Confronting and joining the notions of Nature and Culture, the pictures of the series offer the crepuscular image of a world falling into ruin, suspended in time, as if life had left place. The Valley's series, in its crepuscular beauty, expresses, not only the idea of an ending world, but also of an after this world, in a strange sensation of appeasement.
The exhibition continues by the series "Saint-Claude", realized during the artist's residence in 2009. It opens out a panorama of the mountainous landscape which encircles the city. Composed of 15 pictures of size 50 x 60 cm, among which 10 are exposed in front of the museum bay-windows which open a breakthrough on the mountain, this series proposes a global vision of the landscape, mirrored by the viewer's point of view, confronted at the same time with the object and its representation. The vertical size embraces the landscape, held at bay by the valley where from photos are taken, by offering a wider framing which allows to look at the mountain in an overall view. As open out and put in flat on the wall, the massive and oppressive presence of the mountain is then reduced to a scale which gives to the spectator the possibility of seizing its totality in a single glance. The ethereal colors of these images, haze rising from the mountain and the winter's harsh light transform the landscape into an aerial, light, impalpable world, unreally beautiful, which induces to reverie and to contemplative rapture, as much as to meditation with regard to the spirituality of the place.
At the same time as the photographic series, the video " Water ", directed in 2009, is exclusively presented at the Museum of the Abbey. It echoes the phantasmagorical and disturbing atmosphere of Rémy Marlot's videos from 2002, under a poetic fictional form. This work evokes, in a contemporary approach, divinities and the spirits of Waters' myths. Opening on the long slow sequence shot of a waterfall which becomes little by little hypnotic, Water stages a naked woman bathing in the cosmos before dissolving in it. |
|
|
|
|