Pour l’été photographique de Lectoure, Rémy Marlot, né en 1972, présente 2 séries de photographies à la Maison Saint–Louis portant sur les questions du paysage et de l’architecture. Quatre images de la série Black churches, de format 120 x 160 cm, représentent la cathédrale octocentenaire de Cologne sous un jour inattendu. Cadrées de manière très serrée, les façades de la Cathédrale de Cologne prennent sous l’objectif de Rémy Marlot un aspect monochromatique bleu nuit qui est dû à la lumière du jour telle qu’elle a été captée par l’appareil photographique et qui n’est naturellement pas visible pour nos yeux. Le choix du contre–jour donne une atmosphère nocturne au sujet, il intensifie les contrastes et sculpte chaque détail de la façade ramenée à l’abstraction par la pureté et la profondeur de la couleur, la séquence des lignes et des ornements de pierre qui ponctuent chacun de ces grands monochromes. Le regard se raccroche ici et là à une pierre taillée, verdie par les mousses, la brisure de la ligne d’une corniche, ou une gargouille, animal fabuleux, gardien du Temps surgi de cette masse de pierre, de couleur et de lumière.
Parallèlement, Rémy Marlot présente 20 tirages de la série The Valley, de format 100 x 77 cm. Cet ensemble constitue l’idée d’une vallée imaginaire à partir de vues parcellaires photographiées dans des lieux aussi variés que les bordures de la Forêt Noire, le massif du Morvan, la ville de Saint–Claude ou Paris. Pensée comme un puzzle, un assemblage de fragments de paysages naturels et urbains, The Valley développe, au travers d’une esthétique du délabrement et de l’envahissement de la cité par la nature, le mythe d’une cité perdue, désertée, abandonnée. Confrontant et confondant les notions de Nature et de Culture, les photographies de la série offrent l’image crépusculaire d’un monde en ruine, suspendu dans le temps comme si la vie avait quitté les lieux, renforcés par les ciels blancs et vides des images. Dans sa beauté crépusculaire, The Valley, exprime, non seulement l’idée de la fin d’un monde, mais encore celle d’un après, dans cette étrange sensation d’apaisement. |